Maçonnerie dans la grange : un mur contrefort

Avec la poussée de la voute de la cave, ainsi que la poussée de la charpente en train de s’effondrer, le mur nord de la grange s’est considérablement abimé et penchait dangereusement. Sur la partie supérieure, il n’a pas été compliqué de le démonter puisque la charpente reposant sur une structure de poteaux-poutres, le mur supérieur servait simplement à combler les espaces entre les poteaux mais ne servait pas pour la reprise de charge. En revanche, sur la partie inférieur, la voute de la cave repose dur le mur nord de la grange. Or beaucoup de pierres, en raison de l’eau qui s’infiltrait à cause de la toiture défaillante, s’effritaient et étaient trop abîmées pour jouer un quelconque rôle structurel. Une première solution a été envisagée : faire un coffrage en bois de la voute afin de la soutenir afin de démonter puis remonter le mur. Mais finalement, sur les conseils de notre ami maçon, nous avons opté pour une solution bien plus facile et rapide : un mur contrefort.

En architecture, un contrefort est un renfort de maçonnerie saillant et massif élevé sur la face extérieure d'un bâtiment voûté et qui sert à contenir les effets d'une charge ou de la poussée des arcs et des voûtes.

La particularité chez nous est que la cave voutée a été édifiée à l’extérieur de la grange. Le contrefort a donc été bâti sur la face intérieur du mur de la grange où s’appuie la voute de la cave.

Les contreforts sont utilisés depuis la plus haute antiquité pour stabiliser et conforter les éléments édifiés verticalement. Ceux qui sont demeurés le plus visible sont présents sur les murs des châteaux médiévaux ou ceux des églises.

Techniquement ces contreforts visent à conforter l'ensemble du mur et vont généralement jusqu'à la corniche. Il est nécessaire d’utiliser des pierres de grandes dimensions car le poids joue un rôle primordial. En effet, plus lourd est le contrefort, meilleure est sa reprise de charge. Dans certains cas, ce principe de charge ayant été assimilé, les artisans ont recherché le meilleur rapport possible et ont diminué à mi-hauteur l'épaisseur du contrefort. Cette recherche d'économie des matériaux est efficace puisque la partie la plus en hauteur vise à rabattre les forces vers la partie inférieure qui les ancre dans le sol. C’est ce que nous avons cherché à faire chez nous.

Généralement, lorsque l’on bâtit un contrefort, il faut veiller au bon état des têtes de contrefort. Attaqués par l'eau de pluie, les joints ou les pierres de ces « têtes » sont soumises à une forte érosion. Des éléments de protection permettant d'empêcher l'eau de rentrer à l'intérieur de la structure peuvent être utilisés comme des couvertines en plomb, en ardoise... le mieux demeurant la pierre intégrale ou sculptée dans du grès et placée en haut de contrefort comme on peut encore le voir sur les églises.

Dans notre cas, le problème ne s’est pas posé puisque (on l’espère !) le mur contrefort bâti à l’intérieur de la grange ne devrait pas prendre l’eau de pluie. Du moins, à partir du moment où nous aurons refait la couverture de la grange. Nous avons donc simplement enduit le mur contrefort avec un béton de chaux.

Le mur en mauvaise forme

Le mur en mauvaise forme

Etayage du mur et de la porte menant à la cave voutée
Etayage du mur et de la porte menant à la cave voutée
Etayage du mur et de la porte menant à la cave voutée

Etayage du mur et de la porte menant à la cave voutée

Le mur contrefort
Le mur contrefort

Le mur contrefort

Une petite niche a été réalisée avec une ardoise dans le contrefort, pour recevoir un futur poteau afin de reprendre la charge de la ferme de la charpente sur le contrefort et non sur le mur lui-même.

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